J’ai failli naître un Vendredi 13. En Juin 1986 précisément, en pleine coupe du monde de foot (oui on s’en fout mais voilà). Finalement, en bonne flemmarde que je suis, je me suis pointée le Samedi 14. Depuis, ce nombre est un peu mon porte bonheur, sans que je sache pourquoi. Je ne crois pas vraiment à tous ces trucs un peu mystiques, mais il faut dire que le 7 et le 14 sont souvent source de chance pour moi (on s’en fout bis, mais voilà). Il faut savoir que j’ai baigné dans la musique déjà bien avant ma naissance, puisque ma mère était tellement fan de Jean-Jacques Goldman qu’il paraît que je lui ressemblais quand je suis née, c’est dire. Je connaissais donc par cœur toutes ses chansons étant enfant (c’est d’ailleurs quasiment toujours le cas, JJG on t’aime). Mais selon les dires de ma mère, mon premier coup de cœur musical était un petit 45 tour ensoleillé de 87 : « La Bamba ». Soit disant que je me mettais à tortiller de zinzin quand j’entendais ladite chanson.
En parallèle, j’ai un oncle qui a 14 ans de plus que moi qui, lui, était fan de Mylène Farmer. Et ma grande passion c’était d’aller dans sa chambre pour chanter et danser sur « Sans Contrefaçon » et « Libertine ». Oui, je chantais « Je, je, suis Libertine, je suis une catin » à l’âge de 3/4 ans, la belle époque ! J’ai peu de souvenirs, mais je sais que c’était un truc que j’adorais quand il me parlait de Mylène. Je me souviens qu’il avait dans sa chambre une immense affiche du film Giorgino, elle était magnifique.

L’entrée dans la société au travers de l’école a quant à elle été douloureuse, dès le départ. Les seuls souvenirs que j’ai sont des traumatismes. Le catéchisme qui m’apprend que le père noël n’existe pas mais que Jean Michel Dieu que personne n’a jamais vu si, je me fais poukave par la fille fayotte de la maîtresse car j’ai osé faire des allers-retours avec les feutres (oui vous avez bien lu, je me suis faite engueuler car j’ai utilisé les feutres comme tout le monde le fait) alors qu’il faut les économiser ou je ne sais quoi, l’exercice d’alerte à incendie lors duquel personne ne nous dit que c’est un excercice, que « ah bah oui ton école elle est entrain de bien cramer et pouf! bientôt y’en a plus! » (oui, bon j’exagère mais je l’ai ressenti comme ça) total : j’ai depuis une phobie du feu. Et cherry sur le gâteau j’étais tellement discrète que j’ai été oubliée dehors. Je m’étais coincée dans les toilettes sous le préau lors de la récré et personne ne s’était aperçu de mon absence. J’ai réussi à sortir je ne sais plus au bout de combien de temps, et lorsque ma mère est arrivée pour la sortie, j’ai couru vers elle au portail. J’avais 4 ans, je vous jure que je m’en souviens encore. Et dieu (même si je crois pas en lui on va faire comme si) merci ma mère, cette g.o.a.t., a soufflé dans les bronches de la maîtresse comme Adrien Soleiman dans son saxo sur « L’Epine ».
On peut aisément dire que j’ai été une victime depuis mon plus jeune âge, mais ça n’a jamais entamé ma joie de vivre, puisque pour moi l’important ne se passait pas à l’école. Je rentrais chez moi, je me mettais souvent à dessiner ou à jouer avec mon tableau magnétique. Vous savez, ce tableau qu’on a tous eu, avec une face ardoise, une face blanche sur laquelle on collait des lettres magnétiques. Du plus loin dont je me souvienne, j’adorais dessiner, je passais des heures à dessiner des patineuses et des patins à glace, des dauphins ou miss Fine (si vous savez, de la série « une nounou d’enfer », la meilleure série de tous les temps!). Je ne sais pas d’où m’est venue ma passion pour le patinage artistique. Sûrement en regardant les J.O. et Surya Bonaly. J’adorais regarder les Jeux Olympiques avec mes parents. Finalement, c’était déjà mes premiers intérêts spécifiques d’autiste. (Vous allez croire que je fais genre car je sais que Juliette est aussi fan de Surya Bonaly et qu’elle a fait du patinage, mais non, j’étais vraiment passionnée petite. Je dois avoir encore ces dessins quelque part chez mes parents…) Personne n’a trouvé ça chelou que je dessine des patins à glace en série (oui genre juste les patins, ça me fascinait. C’est toujours le cas d’ailleurs, je ne sais pas pourquoi, je trouve ça si beau). Sauf qu’à l’époque, la seule patinoire était à Grenoble, et que Grenoble, on y allait même pas une fois par an. Alors mes parents m’ont acheté les super fameux patins à roulettes Fischer-Price, vous savez, les jaunes et bleus qui n’avançaient pas !

Mais l’équilibre et moi, ça fait 2, même si plus tard j’ai eu de bonnes sensations avec des rollers, ça n’est pas allé plus loin. Je me souviendrais cependant toute ma vie la première fois où j’ai réellement enfilé des patins à glace et foulé cette dernière, cette sensation restera gravé à vie. Je suis retournée 2 fois à la patinoire, depuis je rêve d’y remettre les pieds… bientôt qui sait ! J’ai pas tant de souvenirs d’enfance que ça, je ne me souviens pas avoir été malheureuse… sauf à l’école. Je n’ai jamais aimé ça. En plus je n’étais pas spécialement douée. Je préférais jouer dans mon jardin à créer des spectacles ou jouer aux jeux vidéos avec mes parents, qui ont fait de moi la gameuse que je suis aujourd’hui. Ah oui, je passais des heures à jouer aux LEGOS aussi. Décidément, les enfants des années 90 ont vraiment eu la meilleure enfance de l’univers. Qui d’autre peut se venter d’avoir pris son petit déjeuner tous les matins devant la meilleure émission du monde à savoir le Club Dorothée ? personne. Je crois que Dorothée a été ma première vraie idole musicale. Elle l’a été pour beaucoup d’enfants à cette époque là. Cependant, si je me souviens avoir réclamé à ma mère l’abonnement à Dorothée Magazine et la carte de membre (que je désespère de retrouver un jour), je ne me souviens pas avoir eu des 45 tours de ses chansons. Vu que j’étais renfermée à l’école et que je n’allais jamais chez les copains copines, je me suis prise de passion pour la télévision. Je n’y passais pas mes journées devant, mais j’avais mes moments le matin et le soir. Les dessins animés, les films Disney (qui m’ont traumatisée pour certains d’ailleurs), les séries, les émissions cultes, je suis une enfant de la télé et pourtant cela n’a en aucun cas entravé mon développement (comme quoi ne serait-ce pas la qualité du contenu le problème plutôt que l’écran en lui même ? va savoir). Aujourd’hui, je suis d’ailleurs incollable aux quizz sur les emissions et programmes télés des années 90-2000, dommage que ça ne paie pas les factures.
J’étais solitaire. J’avais quelques copains à l’école, mais je n’allais pas souvent chez eux. J’aimais rester chez moi. Par contre le peu d’amis que j’avais, j’y étais très attachée. Malheureusement, peu me comprenaient et très tôt, on m’a trouvée « bizarre » sans que je sache vraiment pourquoi.