Je vais déjà prendre 2 secondes pour parler de la photo d’illustration de cet article tellement je ne me reconnais pas dessus. On avait fait cette séance photo avec une amie à moi en 2005 juste après le lycée. Elle adorait la photo, et moi ça me faisait tripper de me prendre pour une star. Je crois que je n’ai jamais eu des cheveux aussi zinzin que ce jour là, ni avant, ni après, vraiment j’hallucine, c’est la déprime. BREF. Voilà.
Donc, revenons à notre récit. J’entre au lycée en 2001, je redécouvre Mylène, mais je suis toujours une passionnée de télé ne l’oubliez pas, donc qui dit télé + passion du chant dit « Popstars ». Evidemment j’étais une grande fan de l’émission et je suis fière de dire que j’ai vu en direct de mes propres yeux la séquence « Quadricolor ». Si vous n’avez pas la ref, cherchez sur le net c’est cultissime. Et en 2001, l’émission forme un groupe de filles qui s’appelle les L5 (ouais niveau originalité ils sont pas allés bien loin hein). L’ex fan des Spice Girls en moi a refait surface et je dois dire que j’ai saigné leur album comme jaja. Je ne sais pas où il est aujourd’hui (snif) mais vraiment, je l’ai poncé. J’étais tellement fan, qu’au Noël 2001, quand mon oncle m’a demandé « tu veux quoi à Noël, l’album « Les Mots » de Mylène Farmer ou l’album des L5? » figurez-vous que j’ai choisi les L5 (pas de panique, vu tout ce que j’ai dépensé pour Mylène depuis, je me suis largement faite pardonner).

Retournons ensuite sur notre histoire de stage de chant. Je ne sais plus vraiment si c’était en 2001, mais peu importe c’était avant 2004, c’est sûr. Donc déjà, je ne pars pas sereine même si c’est proche de chez moi, car la seule fois où j’ai été dormir chez une copine petite, ça m’a traumatisée, j’étais partie 10 jours à Lyon. Commence le stage de chant, on devait passer les uns après les autres avec une chanson de notre choix. Moi j’ai choisi Désenchantée de Mylène, bien évidemment. J’ai vraiment adoré ça, j’ai senti qu’il se passait un truc, par contre j’ai senti que j’étais pas Lara Fabian (ni Mylène Farmer au passage), mais peu importe c’était pas non plus le but.
Le prof a demandé à me parler à la fin du stage et m’a dit qu’il y avait un truc chez moi, qu’il fallait vraiment que je continue le chant. Comme on dit chez moi, je suis restée sur le cul. Et bien sûr que j’avais envie de continuer du coup. C’est comme ça que j’ai commencé à prendre des cours avec lui sur Grenoble. En parallèle, j’ai commencé à écrire mes propres chansons, inspirées par mes cours de poésie au Lycée. Bon, je ne vais pas vous mentir, mes premières chansons sont bien pourries, mais il y avait une proposition quoi. La première que j’ai finalisé avec mon prof s’appelle « La Lumière de mon Ombre », j’avais dédié ce texte à Mylène, mon idole. Ça faisait un truc du genre « C’est la lumière de mon ombre, la joie de mon ennui, elle me retient quand je tombe, le soleil dans la nuit », nan vraiment, pas ouf. J’ai quand même interprété cette chanson pas mal de fois sur scène, on l’a même fait écouter à Bruno Berberes, (producteur et casteur pour the voice) et j’ai fini par l’enregistrer en studio, le jour de mes 18 ans et de mes épreuves du bac le 14 Juin 2004.

Fait intéressant, un jeune DJ m’a contactée à l’époque pour la remixer. Il en a fait une version de zinzin qu’on a envoyé en maison de disques et qui a été refusée (tu m’étonnes). Et quelques années plus tard, ce DJ est devenu mondialement connu. J’ai nommé Arno Cost. Et parce que je vous aime bien, j’ai retrouvé un vieux site sur lequel je l’avais publié, allez, c’est cadeau !
À cette époque là, j’ai vraiment écrit beaucoup de chansons. J’ai encore les textes dans une enveloppe quelque part, il y a sûrement quelques trucs exploitables, mais j’étais vraiment ultra ultra inspirée par Mylène, voire trop. C’est comme ça que j’ai écrit et composé ma deuxième chanson : Lacrymoire. J’ai inventé ce mot qui était pour moi une sorte de réceptacle de mes larmes (ambiance dépression bonjour!). Je reste assez fière de cette chanson, c’est la première que j’ai composé sur mon piano, y’a quand même de l’idée. Allez, c’est cadeau :
Entre 2001 et 2007, période pendant laquelle j’ai pris des cours de chant à Grenoble, j’ai enchaîné les scènes à partir de 2004. Ma première scène en tant que chanteuse, je l’ai faite le 17 Avril 2004, au gala de mon prof de chant devant 300 personnes. Je pense que c’est là que j’ai eu la révélation. Il faut savoir que chanter pour moi a d’abord été très douloureux, sans que je ne sache pourquoi. Je faisais des dissociations et de la spasmophilie après mes cours de chant, comme si quelque chose essayait de sortir. Je pense que c’était toutes mes émotions refoulées qui s’exprimaient à travers le chant. Donc j’étais en même temps super excitée et super déglinguée, c’était bizarre.
D’ailleurs, dès la première scène j’ai commencé à me faire mes tenues de spectacle. Sur la photo ci-dessus j’avais cousu tout à la main (car j’avais peur de la machine à coudre) un bustier en satin et j’avais crocheté une mitaine, so 2000.
J’avais envie de chanter, mais je ne sais pas vraiment si j’avais envie d’en faire mon métier. Ça m’effrayait et surtout je ne me sentais pas à la hauteur. Encore aujourd’hui d’ailleurs, j’aime la scène profondément mais de un, je n’ai ni une voix incroyable, ni le talent de composition ou d’écriture qui me permettrait d’aller plus loin. Et surtout, il faut de l’argent quand on n’a pas le talent, donc je n’ai ni l’un, ni l’autre. Ce n’est vraiment pas de la fausse modestie, je sais que je suis capable de faire des trucs cools, mes 2 dernières chansons je les trouve canon, mais pas de quoi déchirer le top 50 hein.
J’ai donc enchaîné les petites scènes et je me suis même essayée aux concours de chant et aux castings de la nouvelle star. Petite anecdote rigolote, lors d’un concours de chant sur Grenoble, je n’ai pas passé la première étape (car figurez-vous que les concours de chant sont souvent bien bien pipés mais soit) mais j’avais tapé dans l’œil du journaliste venu faire des photos ce jour là, j’ai donc eu ma tronche en grand dans le journal le jour de la finale dans laquelle je n’étais pas. Je peux vous dire que ce fût un de mes « cheh » préférés de la vie entière.
Voilà. Quelques années plus tard, pour faire plaisir à mon oncle, je l’ai suivi 2 ans de suite aux castings de « Nouvelle Star », clairement j’ai compris ces 2 années là que je ne serais jamais professionnelle. Cependant, c’était quand même de bonnes expériences. J’ai participé aux castings en 2006 et 2007. Oui, les années où ont gagné Christophe Willem et Julien Doré. Je n’avais littéralement AUCUNE chance.
Il faut savoir que les castings de la Nouvelle Star c’était une véritable torture. On vous demandait d’arriver à 10h du matin et vous faisiez la queue dehors pendant des heures. C’est à dire que la première année je crois être passée vers 17h et il faisait 10 degrés dehors. PLUS JAMAIS. Mais c’était fun, on avait tourné une petite séquence avec Benjamin Castaldi et Marianne James était sortie nous dire d’arrêter de niquer nos voix en chantant dans le froid sinon on serait aphone au casting (pas con).
J’ai réussi l’exploit de ne pas finir dans les casseroles et franchement c’était cool. Allez, je suis sympa je vous met un petit extrait du tout premier casting, on voit que clairement j’avais envie de rentrer chez moi. Je suis toute rouge car j’avais attendu 6h dans le froid, qu’il faisait une chaleur de malade à l’intérieur, les énormes spots et le trac.
Je vous raconte tout ça et je me rends compte que, quand même, les crises d’angoisse dont je souffrait, mon autisme non diagnostiqué, j’ai quand même poussé mes limites vraiment loin. Je dirais pas que je suis fière de moi, mais plutôt que j’étais, et je suis toujours, complètement maso.
Pour en revenir à Mylène, j’avais découvert que, dans ma région, il y avait une fille qui faisait des shows en tant que sosie. Elle s’appelait Elodie. Je crois que je l’avais découvert sur le net. Je me souviens, j’avais été la voir 2 fois en concert près de chez moi, je crois d’ailleurs que c’était mes premiers « vrais » concerts finalement. J’étais complètement fan de cette fille qui incarnait mon idole, et je crois que j’étais sa première grande fan, c’était chou. Sa maman communiquait avec moi par email, elle m’avait envoyé par la poste des affiches de ses spectacles, moi j’étais trop heureuse. Elle n’a pas continué ses spectacles longtemps, elle est entrée au cours florent et je n’ai jamais eu de nouvelles depuis. Elle m’avait cependant inspiré un truc : moi aussi je veux faire un spectacle avec les chansons et les costumes de Mylène, sans être sosie. Une sorte de « Tribute » quoi.
J’ai donc branché mes copines de lycée pour faire mes danseuses et on avait commencé à apprendre les chorés dans le garage d’une d’entre elles. Je ne savais pas quand ni comment nous ferions ce spectacle, mais j’étais motivée. J’avais commencé à reproduire les costumes de scène de Mylène, toujours uniquement à la main, avec plus ou moins de succès je dois l’avouer, c’était limite vraiment pas ouf, mais il y avait l’intention quoi.
Puis finalement ça ne s’est pas fait à ce moment là, mais j’ai gardé l’idée dans ma tête.
Je sors du lycée avec 2 ans de thérapie à mon actif, un bac Litéraire obtenu sur dossier avec une moyenne de 10.02 et une seule conviction : j’arrête ici les dégâts. J’ai fait le job, je sors du système et j’arrête les études. Meilleure décision EVER. Je ne savais pas ce que je voulais faire, mais ce que je savais c’est que je voulais m’enfermer chez moi et ne plus sortir. Ce que j’ai fais. J’étais sur le net toute la journée (et presque toute la nuit) et je ne sortais quasiment plus.
J’ai rejoins des forums de compositeurs de musique assistée par ordinateur, j’ai commencé à toucher un peu aux logiciels de compo et en parallèle je me suis auto formée à photoshop et la création de sites internet. J’avais le vague projet de devenir graphiste. C’est d’ailleur sur l’un de ces forums que j’ai rencontré mon chéri en 2005. Lui composait et cherchait une chanteuse, et moi je cherchais un compositeur. On s’est rencontré en ligne dans le but de faire une chanson… et vous allez voir que tout ne s’est pas passé comme prévu (90′ Enquêtes vibes). J’écoutais Mylène et de la trance music toute la journée. Puis en 2004 juste après mon bac, je suis tombée je ne sais plus comment sur un forum sur une annonce de quelqu’un qui organisait un petit concours en ligne semblable à la Star Academy.
Ah oui, petite parenthèse, je ne vous ai pas parlé de la Starac. En 2001, j’étais ultra ultra fan de la 1ere saison. J’avais même envoyé une lettre à Jenifer. Voilà, j’ai eu ma petite période Jenifer, elle n’a pas duré très longtemps.
Donc oui, cette personne, Chris, organisait depuis sa Belgique un concours en ligne qui s’appelait la « WebStar Academy ». Le but était de s’enregistrer entrain de chanter chez soi et d’envoyer les chansons pour se mettre en compétition avec les autres. Chaque semaine il y avait une émission en direct sur une webradio qui déterminait qui était éliminé.
C’est comme ça que j’ai fini en finale contre Axel Hirsoux, artiste Belge qui a représenté son pays à l’Eurovision il y a quelques années. Il a depuis une brillante carrière, il a même participé à The Voice chez nous. Evidemment, il m’a battue à plates coutures, mais c’était une expérience incroyable. Chris et moi sommes toujours amis depuis. J’ai aussi rencontré dans ce concours une autre personne, Ange, l’ardéchois. Et c’est lui qui a ravivé mon projet de spectacle Mylène Farmer. Nous avons décidé de donner vie à ce spectacle en 2007. Il avait la possibilité d’avoir la salle, la sono, il suffisait de s’y mettre. J’ai donc trouvé des danseurs sur le net (qui finalement m’ont lachée), une maquilleuse coiffeuse, ma copine la photographe et j’ai embarqué ma mère, mon oncle et ma sœur là dedans.
Quand on y repense, on a vraiment fait ça à l’arrache : quasiment pas de répétitions sur place à part quelques balances le jour même, pas de danseurs, une poursuite qui a failli me faire un malaise car trop puissante… mais quand je revois les vidéos du spectacle aujourd’hui, j’en suis plutôt fière. Des fans de Mylène étaient venus de Paris jusqu’en Ardèche pour nous voir.
Juste avant ça, j’avais été repérée sur le net par un photographe qui m’avait proposé une séance photo inspirée du clip « Ame-Stram-Gram » de Mylène Farmer, une couturière m’avait confectionné un kimono sur mesure, coiffeur professionnel et compagnie. C’était vraiment une chouette expérience.
Et donc j’ai aussi embarqué cette personne sur le projet, car il était aussi passionné de vidéo, il allait filmer le show. On avait vu les choses en grand. On avait prévu une entrée et une sortie de scène de zinzin avec effet spécial, comme si je sortais et entrais dans écran en tissu (donc on avait tourné une scène en amont et tout), j’avais créé je crois 5 ou 6 costumes, j’avais fait les affiches, commandé des billets imprimés et tout, bref, on avait mis le paquet ! J’avais même un système de prompteur sur scène
Au final, le spectacle a eu lieu le 19 Mai 2007 à la salle des fêtes de Vallon Pont d’Arc, et on a dû faire allez… une trentaine d’entrées… (LOL) mais on s’en fout, on était à Bercy ! Je vous met un petit extrait :
On avait même prévu de faire un dvd, mais finalement la qualité des enregistrements ne l’ont pas permis à cause des nombreux problèmes de son qu’on a eu tout au long du spectacle et surtout car on va pas se mentir, je me suis trouvée vraiment pas bonne sur plus de la moitié du spectacle. En même temps, sans répétitions, sans danseurs… bon.
Ça n’en reste pas moins ma plus grande fierté, ce spectacle.
On avait même fait une petite interview à l’entracte pour une petite webtv, vraiment ça me tue on se croirait à Bercy.
Et évidemment, le petit article dans le journal local qui va bien !
Après ça, j’ai continué les cours quelques temps, puis j’ai arrêté, pour je ne sais plus trop quelles raisons, peut-être financières. Voilà comment s’est stoppée mon ascension fulgurante ! ahaha.