Bercy beaucoup !

C’est donc après plusieurs semaines de PLS, de bétabloquants et de sommeil éclaté qu’on a pris la route le 16 Mars 2023 en direction de Paris. Afin d’être sûrs d’être à Bercy le plus tôt possible nous sommes partis la veille du concert. J’étais crevée mais tellement au taquet, je savais que ce Bercy allait être exceptionnel puisqu’ils avaient annoncé quelques jours plus tôt que le concert serait retransmis en direct sur Canal +.

Je savais que ce concert serait exceptionnel, mais j’étais bien loin de me douter de ce qui allait se passer. Heureusement d’ailleurs sinon mon état aurait été pire ahahaha.

Après avoir récupéré une chambre d’hôtel moyen moyen dans laquelle nous avions méga chaud en plein mois de Mars, j’ai passé une nuit pas ouf et je me suis levée à 9h remontée comme jaja. Petit dej en deuspi, je m’affaire à mon look de concert, on met le paquet comme d’habitude. Tout y est : le t-shirt, les boucles d’oreilles boules à facettes, les paillettes en orgie sur ma tronche et la coiffure de festival pour éviter d’avoir trop chaud. Evidemment, on avale la bonne dose de bétabloquant, mais je sens que je vais devoir en reprendre dans la journée (pas loupé) .

Ayant une phobie indescriptible d’oublier mes places de concert comme cela m’était arrivé en 2018 pour le concert de Christophe Willem, j’avais pris soin de les laisser sur la porte. On n’est jamais trop prudents.

Au départ, on s’était dit qu’on serait sur place pour 14h mais clairement, je ne tenais plus en place. Nous sommes donc partis je crois vers 11h30 de l’hôtel, pour une arrivée vers 12h30 devant Bercy (oui Bercy restera Bercy)

Il y avait déjà une dizaine de personnes sur place, nous sommes finalement contents d’avoir bougé aussi tôt. Mais tant que je ne suis pas accrochée à ma barrière, je ne suis pas sereine. Nous sommes rejoints par Benoît notre acolyte qui venait de faire un périple innommable depuis sa montagne et quelques temps après, c’est Agathe, aka Bruleusedefeu sur insta (compte de référence sur Juliette), qui est arrivée. Nous avons commencé à discuter un peu, j’étais contente de me faire de nouvelles amies. Le groupe s’est enrichi de notre autre Bretonne préférée, Romane, qui est définitivement la star du groupe, c’est indéniable. Grâce à ça, l’attente est passée plutôt vite, nous avons enchaîné parties de Uno et de petit bac, qui resteront gravées à jamais. D’ailleurs je pense qu’il y aura revanche sur la prochaine tournée, je dis ça, je dis rien.

Puis, vers 19h, nous avons commencé à avancer dans la file pour l’ouverture des portes, la pluie a commencé à tomber et le stress à monter. Je vois les autres passer les contrôles sans problèmes, et moi il a fallu que je tombe sur le mec qui faisait son premier jour et qui n’arrivait pas à scanner les billets. J’ai failli péter un câble. Heureusement pour moi, mon ami Benoît le S s’était déjà faufilé jusqu’à la barrière et il m’avait gardé la place, la meilleure place juste devant le piano. Tout ça sentait bien bon. Petite distribution de bracelets lumineux et c’est là je trouve que l’attente a été la plus longue. J’ai été impressionnée par le dispositif de canal, c’était la première fois que je voyais des caméras de télévision (bah ouais j’suis une vieille campagnarde moi). Je me souviens avoir pensé que ceux qui étaient en plein centre devaient être un peu deg de se farcir la grosse caméra juste devant (sorry not sorry).

En première partie, nous retrouvons Clair, que nous avions eu déjà en première partie à Grenoble il y a quelques semaines. C’est particulier, mais nous avons eu droit à une petite visite de Philippe Katerine, c’était bien rigolo. Cependant, on était chauffés à blanc, vraiment on n’attendait que Juliette on en pouvait plus.

A un moment donné, j’ai Benoît qui me tape que l’épaule pour que je me retourne et là je vois un jeune homme avec une caméra à l’épaule qui me demande si je veux répondre à quelques questions pour un reportage sur la tournée de Juliette. Moi, évidemment, vu que je vis pour les caméras (merci de ne pas tout prendre au premier degré hein), je dis oui, je ne rate jamais une bonne occasion de dire du bien de ma chanteuse préférée.

Je ne me souviens pas de toutes les questions, mais ça reste classique : « d’où tu viens » « tu aimes quoi chez Juliette » « Tu attends quelle chanson », je ne sais même plus ce que j’ai vraiment répondu. Mais en tous cas il était super sympa. Pour la petite anecdote, il m’a dit que c’était pas sûr que je sois intégrée au documentaire, mais que si c’est le cas je recevrai par mail un formulaire de droit à l’image. Vu ce qui s’est passé, j’ai reçu ce formulaire 2 jours plus tard (LOL). Malheureusement, à ce jour, nous ne savons toujours pas si ce documentaire verra le jour, nous n’avons pas de nouvelles (je suis d’une tristesse infinie).

Le concert débute enfin, le caméraman mobile a décidé de se poser devant ma tronche, je me dis que cette histoire va déjà beaucoup trop loin, j’espère au moins que ma mère est devant sa télé (spoiler : elle n’y était pas, trop occupée à faire un scrabble avec mon père dans le camping car, ils étaient en vacances). Cette entrée en scène m’a rendue encore plus zinzin que je ne l’étais déjà, quand je pense qu’on avait failli même pas prendre de place, décidément, j’avais rien retenu de ma leçon Mylène 2019 moi.

Bref, je suis en orbite, ce concert est incroyable, même si la scène est loin nous sommes pile au niveau du piano de Juliette, la meilleure place. Les chansons s’enchaînent, Bercy leur donne une autre dimension, Juliette a du mal à réaliser cette immense salle, c’est incroyable quand on pense que notre premier concert avec elle était dans une salle de 1500 personnes. C’est fou.

Puis, comme d’habitude, arrive le slow, EL FAMOSO. Je me souviens voir Juliette s’approcher de l’escalier juste devant moi pour descendre en disant qu’elle allait rejoindre quelqu’un qui avait gardé son manteau à l’autre bout de la barrière. Et là, mon cerveau a décidé qu’il en était hors de question, qu’il fallait qu’elle vienne vers nous. Je suis passée en mode guerrière, j’ai tendu les bras et hurlé « LAAAAAAAAAAAAAAA JULIETTE LAAAAAAAAAA » ! et là elle me regarde et change d’avis, et lance un « vous voulez danser? » tu m’étonnes que j’ai hurlé un « OUIIIIIIIIIIIIIIIII ». Et là tout est parti en vrille. C’est allé très vite. Elle se dirige vers moi et je vous laisse voir le reste en vidéo. Je remercie infiniment infiniment mon ami d’avoir filmé ce moment aussi parfaitement.

Je me souviens voir d’un coup toutes les lumières de Bercy se braquer sur moi, les photographes et les caméramans qui accourent pour capturer le moment, j’entendais toutes les copines autour de moi hurler « OUAISSSS SARAHHHHHH » je comprenais plus rien. Je n’osais même pas regarder Juliette, je pense qu’elle a dû se demander qui était cette meuf chelou, je ne suis pas sûre qu’elle m’ait reconnue du concert de Grenoble, peut être que oui, peut être que ce n’était pas un hasard, qui sait.

Je me souviens la sensation des perles du costume sous mes doigts, Juliette qui devait faite 1 milliard de degré, elle devait avoir tellement chaud, je me souviens son parfum discret vu que j’avais le nez dans ses cheveux et je me souviens surtout sa voix brute qui chante dans mes oreilles. C’est indescriptible. Ce moment s’est figé dans le temps, une tempête calme qui est venue balayer tout ce qui était négatif dans ma vie en un instant. Rien que d’écrire ce moment j’en ai encore des frissons. Je ne suis pas tactile, je n’aime pas spécialement les câlins avec n’importe qui, mais là, je serais restée 2h à danser le slow avec Juliette. Tellement de choses sont passées dans ma tête pendant ces quelques secondes : « est ce que ma mère me voit ? » « punaise je suis à la télé » « mon dieu mais Juliette t’es la best  » « punaise je suis tellement empotée » bref… c’est un des meilleurs moments de toute ma vie. Puis Juliette a ensuite disparu dans le public, j’ai mis bien 1 à 2 minutes à revenir sur terre, même si je pense que depuis, je n’ai jamais réellement attéri.

Puis l’alarme retentit au moment du rappel. Je ne comprend pas ce qui se passe, au début j’ai même cru que c’était fait exprès. Je vois Juliette en panique, qui quitte la scène, la salle qui se rallume et les gens qui évacuent. Ma belle-sœur en panique qui veut évacuer, je refuse. Je me souviens m’être dit « non c’est impossible que le concert se termine comme ça, JE REFUSE ». Je reste accrochée à ma barrière jusqu’à ce que Adrien Soleiman revienne rapidement nous faire signe de rester et de ne pas paniquer. De toutes façons, en étant à la barrière c’était impossible d’évacuer pour le moment. Je n’ai donc pas bougé d’un poil.

Et là a eu lieu la magie. La salle s’éteint à nouveau, Juliette revient accompagnée de 2 barres de led derrière elle comme seul éclairage. Elle se positionne à l’autre bout de la barrière et commence à faire reprendre aux gens à capella « Le Dernier Jour du Disco ». Toute la salle se met alors à chanter, Juliette plonge dans le public et réalise le slam du siècle.

Le concert reprend enfin et se termine en apothéose. Comme l’impression d’avoir vécu un moment historique. Et comment, en sortant je vois que j’ai plusieurs messages de gens qui me connaissent et qui m’ont vue soit à la télé, soit sur les écrans géant, toute la presse parle de la coupure qui a interrompu le spectacle, bref, concert de l’année quoi qu’il arrive.

Je rentre à l’hôtel, même le bétabloquant a lâché l’affaire mon cœur est incontrôlable. Il tape vite, il tape fort. Je lance l’appli de Canal pour revoir le passage du slow qui a été diffusé en direct et je n’arrive pas à réaliser que c’est bien moi. C’est fou.

Ce que les gens ont vu en live sur Canal

Je crois que je n’ai pas réussi à m’endormir avant 5h du matin, le temps que mes palpitations se calment. Le retour a ensuite été très très difficile. J’avais déjà prévu de revoir le concert en rentrant pour contrer la déprime.

Après plus de 6h de route, me voilà de retour dans mon HLM, dans ma petite vie pas dingo, je vous raconte pas le choc. Et là, je me souviens avoir voulu voir les prochaines dates de Juliette en festival. Je tombe sur la toute prochaine date, le 18 Avril 2023 aux 2 Alpes pour un petit festival France Bleu Isère… donc chez moi.

Je vous raconte pas l’ascenseur émotionnel, je n’ai même pas réfléchi. Le seul problème était qu’il fallait se déplacer à Grenoble le 30 Mars pour aller récupérer des places. Et voilà, c’était reparti. Bercy devait être ma dernière date, au final, je crois que je n’en était qu’à la moitié de ma tournée, mais je ne le savais pas encore. Je me suis posée devant le concert, la déprime s’était déjà envolée. Non seulement j’allais revoir Juliette, mais j’allais la revoir dans ma configuration préférée : une salle de 1000 personnes.